Bonjour Laurent,
Je trouve vraiment très intéressant que tu ais ouvert un fil sur le sujet de Railcom. Ce faisant, tu abordes l’un des sujets qui concerne (en générale) les réseaux les plus aboutis et les plus automatisés, celui de l’identification des locomotives pour Railcom ou des locomotives et aussi des wagon pour le RFID dont il a été question un peu plus haut.
L’identification est le nec plus ultra car c’est grâce à elle que l’on peut arriver à un niveau élevé d’automatisation (et donc de sécurité) sur un réseau numérique.
Une fois n’est pas coutume, c’est en analogique que les choses sont plus faciles si l’on ne dispose pas d’identification, mais seulement de la détection d’un train anonyme. En effet, si le signal est au rouge à la fin d’un canton, on va progressivement ralentir la vitesse de la locomotive (par réduction du courant) jusqu’à détecter le passage sur un capteur qui va alors provoquer la coupure totale du courant sur ce canton et donc l’arrêt de la locomotive. Et cela fonctionne quel que soit la locomotive. Elle n’a pas besoin d’être identifiée, seulement détectée.
En numérique, il en va tout autrement puisque les commandes s’adressent à des locomotives bien spécifiques et il faut donc savoir à quelle locomotive on a affaire, on a donc besoin d’identification.
Alors, Railcom ou RFID ?
Comme c’est souvent le cas, il y a des plus et des moins avec chacun des deux systèmes :
Sans doute par ordre de priorité :
- Railcom nécessite des décodeurs qui « embarquent » cette technologie ». Comme tu le dis justement, cela concerne probablement 60 à 80 % des décodeurs mais c’est loin d’être universel et tout ce qui est Marklin ou Trix par exemple en est exclus et c’est loin d’être négligeable !!!
- Le RFID impose un équipement sous la voie qui est assez encombrant, ce qui n’est pas le cas de Railcom pour lequel l’équipement peut être déporté, au besoin sous la planche.
- Railcom communique le sens de roulement du train, ce que ne fait pas le RFID sauf à placer par exemple deux capteurs ponctuels de pars et d’autre et de voir lequel à détecter le train en premier.
- Le RFID nécessite de poser un badge sous chaque locomotive. Il en existe de très petit et très fins, mais certains modélistes sont totalement allergiques à l’idée de poser quoique ce soit sous leur locomotive. Railcom ne nécessite aucun équipement particulier si ce n’est la compatibilité du décodeur.
- Le RFID, mais cela reste à préciser, est probablement perturbé par la présence de métal à proximité. Or il est difficile de trouver des zones exemptes de métal sous une locomotive.
- Railcom n’identifie que des locomotives alors que le RFID peut aussi servir à identifier des wagons. Ceci est loin d’être anecdotique. En effet, Marcel (Catplus) par exemple cherche à connaître la composition de ses convois pour faire une gestion de parc. En RFID, la position de chaque wagon sur le réseau peut être connue. Cela peut aussi être utilisé pour s’assurer que des wagons ne se sont pas décrochés et prendre alors les mesures appropriées.
- Railcom ne se limite pas à fournir une identification de locomotive mais communique quelques autres informations comme par exemple la vitesse et la température du moteur.
Et pour rajouter à la confusion, précisons que pour certains puristes l’identification n’est pas nécessaire puisque les logiciels de gestion de réseaux savent parfaitement où sont chacune des locomotives. Mais bon, ça c’est la théorie.
Aux vues de ces quelques précisions, chacun pourra déterminer quelle technologie lui semble la plus appropriée pour son propre cas. L’une ne supplante pas l’autre. Et quant à savoir si ça doit fonctionner en Loconet ou en CAN, tout cela n’est somme toute que du détail. A nous d’être assez malin pour rendre cela le plus universel possible.
Pour moi qui suis plutôt curieux, j’aimerais bien sûr tester l’une et l’autre puisque les fonctions remplies et les contraintes ne sont pas les mêmes. Et puis, cela me fera de nouvelles techniques d’identifications puisque j’utilise déjà, et avec succès, l’identification par code barre dont a peu parlé mais qui dans certaines conditions rend de bons et loyaux services. (A la disposition de ceux que ça intéresse pour développer)
Donc Laurent, bien sûr qu’il faut que tu poursuives tes recherches et que tu n’hésites pas au besoin à demander de l’aide. Me concernant, je ne peux guère t’aider que sur la programmation mais il y en a pas mal d’autres qui maitrisent aussi très bien l’électronique. Personnellement, je trouve qu’il serait tout à fait gratifiant de pouvoir proposer une solution Railcom DIY sur Locoduino.