Bonsoir Marc-Henri,
C'est dommage de ne pas faire ses circuits imprimés-maison; c'est une perte d'autonomie, c'est moins réactif et, se limiter à du 10x10 cm, cela peut être contraignant. Pour des montages de modélisme ferroviaire un peu conséquents, on peut avoir assez souvent beaucoup d'entrées-sorties hard (pour l'interface utilisateur, notamment), ce qui implique des expandeurs, des connecteurs, donc de la surface sur le CI et le 10x16 cm (ou plus) est vite atteint.
Il y a des moyens de faire des CI plus simplement que ne le laissent entendre certains sites marchands qui en sont encore au perchlorure de fer, avec des installations chauffantes d'immersion du CI pour le gravage!
Ce lien donne des solutions pour la confection de bons CI.
http://wiki.jelectronique.com/doku.php?id=realisation_de_circuits_imprimesIl indique notamment pour le gravage l'utilisation d'un mélange judicieux d'eau, acide chlorhydrique, et eau oxygénée qui se met en oeuvre dans un simple bac en plastique. Ces produits économiques se trouvent dans toutes les grandes surfaces de bricolage et le procédé marche très bien. Respecter les précautions d'usage que rappelle bien le lien. On voit aisément la progression de l'attaque et il n'y a pas de résidus gênants à éliminer. Idem pour le révélateur qui n'est ni plus ni moins que de la soude. Le résultat final est d'une finesse excellente.
Ce lien donne beaucoup d'autres informations pratiques utiles.
Pour l'insolation, j'avais tenté d'acheter un kit du marché à tubes UV. Après deux livraisons, soit avec casse, soit avec tube UV défaillant (si, si), j'ai tout renvoyé et décidé de faire par moi-même une insoleuse à LED-UV en m'aidant d'idées trouvées sur le net. Je l'ai logé dans un coffret plastique pour outillage. Ca marche pas mal du tout avec des temps d'exposition peut-être un peu plus longs qu'avec des tubes fluos, mais on ne fait pas de la série, en général ! La solution est réputée plus pérenne que des tubes.
J'utilise comme typon des transparents de bureautique, en double épaisseur, avec imprimante à jet d'encre et, moyennant un peu de soin lors de l'assemblage des deux couches, la précision est suffisante et vraiment très correcte.
Kicad permet de faire beaucoup de choses et est très fiable quand on fait beaucoup d'aller-retour de mise au point entre schéma et implantation, nettement plus que Fritzing, à mon goût (peut-être n'ai je pas su m'y prendre?). Je l'utilise en option double-face, mais pour faire des cuivres mono-face; la deuxième face ne me sert qu'à déterminer les emplacements des straps! En pratiquant ainsi, je n'ai jamais senti de limitations dans la complexité des schémas réalisables (avec des composants à pattes à souder au pas de 2.54mm ou plus, s'entend, mais on fait déjà beaucoup de choses sur cette base...). Bon, il y a quelques straps: et alors? J'ai mis un peu de temps à m’accoutumer à l'ergonomie de Kicad, mais une fois le cap franchi, c'est un produit très productif et très fiable.
Le problème des dimensions des pastilles et pistes est assez aisé à résoudre. Il faut faire le plus gros possible (si c'est moins esthétique, ça ne peut pas nuire) en tenant compte de l'espacement nécessaire à l'isolation électrique des pastilles, qui sur la plupart des composants ou connecteurs utilisés, sont au pas 2.54mm. Kicad permet de gérer cela parfaitement en fixant la limite autorisée de proximité des pistes, et en permettant de définir des pastilles rectangulaires ou oblongues, pour les pattes des composants, etc... Le dessin du plan de la masse (électrique) est également important. Kicad s'en débrouille très bien.
En fait, pour moi, le point le plus difficile (et le plus fastidieux) est le perçage. J'ai essayé plusieurs solutions : les mèches (carbure) qui doivent être utilisées à grande vitesse de rotation peuvent donner de bons résultats, mais sont dangereuses à manipuler (à cause de leur vitesse de rotation élevée) et cassent (trop) souvent au regard de leur prix; les bonnes vieilles mèches HSS donnent finalement d'aussi bons résultats à condition d'utiliser une perceuse de bonne qualité, avec un mandrin qui supporte des mèches de 0.8mm (on peut tricher un peu en enrobant la mèche dans la gaine plastique d'un fil électrique rigide de dimension adhoc, par exemple), sur un pied à colonne sans jeu (ce qui est plus difficile à trouver, de nos jours).
Peut-être verra-t-on un jour, pour les amateurs, un banc de perçage de CI conçu sur le principe d'une imprimante 3D?
Bon; voilà quelques idées simples pour être autonome en matière de fabrication de CI de qualité suffisante pour réaliser la plupart des projets (voire tous) développés sur Locoduino.
Au besoin, si nécessaire, je peux préciser tel ou tel point particulier.
Meilleures salutations